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Gap Year in french engineering curricula. Gap Year in french engineering curricula: Ethical Issue of a Pedagogical Device
Archive ouverte : Communication dans un congrès
Edité par HAL CCSD
This study began with a simple astonishing observation. In the very specific context of Engineering Education in France (mainly given in rather elitist "Grandes Écoles"), a new phenomenon is taking root at an ever-increasing rate, namely the "gap year", an educational device which is gaining exponential popularity among the students. This kind of implement, at the moment lacking in any real institutional regulation at a national level raises some practical, but also fundamental questions. Firstly, we will describe the general framework of our research: this will help to give some depth to this field of study. Then, we will present this new rising phenomenon in a broader context and will try to explain what it consists of and the different ways of evaluating it. The analysis of two exemplary case studies will enable the reader to apprehend the great variety of practices regrouped under the same label. We will finally conclude by suggesting some paths toward a further and deeper problematization. . La contribution que nous présentons s'intègre dans un cycle plus large d'études sur la socialisation professionnelle en écoles d'ingénieurs en France. Nous étudions, sous l'angle des enjeux pédagogiques et éthiques, une pratique " aux marges ", qui tend pourtant à se généraliser : il s'agit de l'interruption du cursus des études pour une durée allant de quelques mois à une année entière. Certaines écoles en font déjà depuis longtemps un ingrédient obligatoire de leur pédagogie, d'autres la laissent ouverte au libre choix des étudiants. Ce dernier dispositif gagne chaque année en popularité, au point que dans certaines E.E, près de 90% d'une promotion choisit de partir en césure. Ce dispositif est pourtant controversé : la Commission des Titres d'Ingénieur, instance nationale qui autorise les écoles à délivrer le diplôme, s'inquiète de la dévalorisation de la formation que ces pratiques induisent, au point de demander aux E.E. de ne pas en faire la publicité [1]; le Bureau National des Etudiants en E.E, tout en prenant acte de la satisfaction générale des étudiants concernés, s'inquiète des dérives possibles (i.e. un " vrai " travail d'ingénieur sous payé) [2]. Il apparait que les motivations pédagogiques de ce genre de dispositif sont très variées, allant de la volonté d'offrir aux étudiants l'occasion de mûrir et de prendre du recul par rapport à leur environnement universitaire et social habituel, au souci de rendre possible un stage en entreprise de longue durée avec l'exercice de véritables responsabilités, qui leur permettra d'afficher sur leur CV l'expérience qu'exigent nombre d'entreprises comme condition à l'embauche. En premier lieu, nous décrivons les modalités de cette césure/rupture, dans diverses E.E. françaises afin d'en dresser une typologie, en nous appuyant sur des interviews de directeurs et sur l'étude des documents publics. Puis, nous discutons les enjeux éthiques de ce type de pratiques en examinant les conditions auxquelles elles contribuent à former un ingénieur qui soit " un citoyen responsable assurant le lien entre les sciences, la technologie et la communauté humaine " comme l'annonce le premier article de la Charte d'éthique de l'ingénieur.