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L' Église et la culture en Occident : IXe-XIIe siècles. Tome 2, L'éveil évangélique et les mentalités religieuses / Jacques Paul,..
Livre
Edité par Presses universitaires de France ; Impr. des PUF - 1986
Ce livre s’articule en trois parties : une “ orientation bibliographique ” de 874 références précède “ L’état des connaissances ” puis les “ Débats et recherches ”. L’ensemble se répartit en deux volumes (La sanctification de l’ordre temporel et spirituel ; L’éveil évangélique et les mentalités religieuses) qui s’enchaînent sans rupture afin de montrer les “ liens fondamentaux entre le développement de la vie intellectuelle et les différents mouvements de réforme religieuse ” (p. VI) au cours de la période. Le premier des quatre “ livres ” de la seconde partie est consacré au IXe siècle et à la vaste entreprise de réforme voulue et soutenue par les souverains francs. L’Auteur aborde successivement les liens particuliers entre le pouvoir et l’Église à partir de l’onction (voir sacre) de Pépin (chap. I), l’œuvre de réforme ecclésiastique (chap. II), le monachisme (chap. III) et la vie intellectuelle (chap. IV) : le pari du pouvoir carolingien est celui d’une vie chrétienne vivifiée par la culture, ce qui implique une meilleure formation des clercs. Le second livre porte dans son titre même — “ La rénovation de l’Église (900-1050) ” — le projet de l’auteur : en finir avec la triste réputation du Xe siècle, longtemps considéré à tort comme un âge de fer. Le Saint-Empire romain germanique de la dynastie ottonienne constitue désormais la principale force structurante (chap. I) ; doté d’un épiscopat remarquable à bien des égards, il exerce sa tutelle sur le trône pontifical (chap. II). Dans le même temps, le monachisme connaît un profond mouvement de réformes qui ne peut être réduit au phénomène clunisien (chap. III), et la vie intellectuelle soutient la comparaison avec celle de l’époque carolingienne (chap. IV). À partir de là, ce que l’on a appelé la réforme grégorienne, objet du troisième livre, doit être examinée avec un regard différent qui n’enlève rien à son importance : avec la querelle des investitures, “ c’est un autre âge de l’histoire du christianisme qui s’ouvre ” (p. 294). La part de l’idéologie, déterminante, est analysée dans les chapitres I et II, avant les hommes et les moyens (chap. III) puis les lieux et les étapes (chap. IV). Le XIIe siècle est pour l’Église une période de contrastes que le dernier livre de la seconde partie fait ressortir en rappelant certes le souffle de renouvellement que connaissent le monachisme et la vie intellectuelle (chap. III et IV), mais en soulignant aussi combien l’autorité affirmée de la papauté n’a supprimé ni celle de l’épiscopat, ni les particularismes locaux (chap. I et II). Si la pénétration des idéaux grégoriens se poursuit, l’ “ enlisement de Rome dans les querelles internationales ” (p. 400), à l’âge du bouillonnement spirituel, entame déjà le crédit pontifical. Au terme de ce long parcours, ouvrant la troisième partie de l’ouvrage dans un texte consacré à la méthode et aux sources mises en œuvre par l’historien de la vie religieuse (p. 521-528), l’Auteur fait le constat d’une discipline en pleine mutation. Six chapitres balaient donc l’ensemble du spectre chronologique et thématique, des cadres institutionnels (chap. I) aux choix de vie jugés hérétiques (chap. VI) en passant par les croyances et les pratiques des foules comme des élites (chap. II-V).
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