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Le rire des épistoliers : XVIe-XVIIIe siècle / sous la direction de Marianne Charrier-Vozel
Livre
Edité par Presses universitaires de Rennes - 2021
Étudier le rire des épistoliers du XVIe au XVIIIe siècle participe de l'écriture de l'histoire des émotions qui connaît actuellement un grand essor. Cependant, alors que de nombreux travaux universitaires ont été consacrés au rire, aucun ouvrage à ce jour n'a été entièrement consacré au rire des épistoliers. Comment les émotions individuelles se relient-elles aux émotions collectives ? Entre rhétorique et exercice de la parole individuelle, le rire des épistoliers en tant que pratique culturelle et sociale se situe à la croisée de différents champs, notamment ceux de l'histoire, de la sociabilité et de la littérature. A première vue, l'épistolier peut trouver dans la brièveté de la lettre, le lieu privilégié de l'expression du bon mot et du bel esprit qu'il partage avec son correspondant, mais la tâche est d'autant plus ardue pour le chercheur qui s'intéresse au rire de l'épistolier que les manuels épistolographiques de l'Age Classique se méfient du rire et de ses usages. Le rire met la lettre sous tension, entre proximité et distance, entre respect des convenances et choix du ton, entre travail, naturel et familiarité. Si le rire trouve dans le décalage de l'échange épistolaire, les bénéfices d'une communication différée, le risque est précisément celui d'un rire déplacé, choquant, voire même blessant. Le rire de l'épistolier relève bel et bien d'une poétique de l'effet que le concept d'écho épistolaire permet de saisir pleinement.
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Conseil lecture des bibliothécaires
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Ce premier ouvrage consacré au rire des épistoliers présente différents sens et forme perçus par le rire.
Comme le dépeint Marianne Charrier-Vozel, le rire apparaît en définitive « comme un trait générique de la lettre de galanterie et de la lettre de raillerie». Les contributeurs livrent leurs recherches autour de six axes : le ton dans la lettre, la connivence qu’implique le rire dans l’échange, l’autodérision, l’ironie, le bon mot ou le bel esprit. A partir de correspondances de Diderot et D’Alembert, de Mme d’Epinay, ou encore de Jean-Jacques Rousseau, ils nous révèlent que le rire de l’épistolier est une poétique de l’effet. Que l’étudier participe à l’écriture de l’histoire des émotions.
BU Vauban - Le 15 janvier 2024 à 14:26