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Mariage pour tous et figures de l’humain
Archive ouverte : Article de revue
Edité par HAL CCSD ; Editions du Cerf
International audience. Le thème des enjeux « anthropologiques » fut souvent évoqué au cours du débat concernant la loi dite du « mariage pour tous », débat qui a mobilisé une partie du corps social en France. Dans une perspective interdisciplinaire (droit, philosophie, psychanalyse, théologie, etc.), les auteurs tentent de situer le statut de l’argument anthropologique quand la production des normes, notamment dans le registre familial, s’édifie dans le tressage complexe des demandes ou revendications individuelles, et de la pression des groupes (aussi bien du côté de l’Église et des religions que de groupes militants « pro » mariage pour tous). L’évolution de l’anthropologie comme discipline académique est interrogée, ainsi que, plus largement, le statut de l’anthropologie au sein de l’épistémè des sciences humaines et du droit. La diffraction des points de vue sur l’humain est soulignée : il n’existerait plus de lieu central où s’élaborent des savoirs communs, mais une bataille dans l’espace public entre de multiples discours et textes normatifs. Les positionnements académiques et d’expertise scientifique s’hybrident et se complexifient : entre l’accompagnement des nouvelles normativités et le désir de participer à leur naissance, la place de l’universitaire devient ambiguë, oscillant entre le positionnement savant et la posture normative.